Karma, Dharma et Trauma
Là où le rythme a été brisé, non mérité
Chaque vie se déploie à travers des forces déjà en mouvement—un champ façonné par ce qui est venu avant, et ce qui aspire à émerger maintenant.
Les expériences se répètent, les schémas s'accrochent, et nous commençons à nous interroger—
pourquoi cette vie ? Pourquoi ce corps, ce moment, cette douleur ?
Qu'est-ce qui m'appartient à porter ? Qu'est-ce qui m'appartient à libérer ?
Dans les traditions yogiques et védiques, les fils qui façonnent une vie sont souvent évoqués à travers trois grandes forces : le Karma, le Dharma et le Traumatisme.
Karma
Le Karma est l'action et son résidu subtil.
Non pas une comptabilité morale, mais un élan—la trace laissée lorsqu'une chose n'a pas encore été complétée, intégrée ou vue clairement.
Le Karma façonne les tendances avec lesquelles nous naissons : comment nous agissons, réagissons, évitons, poursuivons.
« Le mouvement du karma est profond et difficile à comprendre. »
— Bhagavad Gītā 4.17
Dharma
Le Dharma est le principe d'ordre.
Non pas une obligation, mais un alignement.
La structure de la réalité lorsqu'elle se meut en rythme juste.
Le Dharma est la manière dont la vie se maintient—
de l'orbite des planètes au déploiement d'une fougère,
des marées de l'océan à l'intelligence silencieuse au sein d'une cellule.
C'est le motif de l'équilibre, le rythme du retour.
L'architecture du devenir.
Dans le Sāṃkhya, le Dharma appartient au Mahad—
la première expression de l'intelligence cosmique.
Le Mahad est le grand plan—
la connaissance fondamentale à partir de laquelle toutes les formes prennent forme.
La structure de données du monde naturel.
Le Dharma n'est pas quelque chose à suivre—
c'est quelque chose à reconnaître.
Un rythme déjà inscrit en vous.
Une structure qui aspire à être vécue.
« Le Dharma soutient le monde. »
— Mahābhārata, Śānti Parva 109.11
Traumatisme
Le traumatisme, dans cette perspective, n'est pas une catégorie distincte.
C'est ce qui se produit lorsque le mouvement du Dharma est interrompu,
et que le résidu du Karma ne peut être métabolisé.
Le traumatisme fige le rythme du devenir.
Il crée de fausses identités karmiques—des histoires sur le soi qui semblent vraies, mais sont façonnées par la rupture.
Mais ai-je mérité cela ?
L'une des confusions les plus douloureuses survient lorsque les gens entendent que le Karma détermine votre expérience, et commencent à se demander :
Ai-je mérité ce traumatisme ? Ai-je choisi cette souffrance ?
La tradition est plus nuancée que cela.
Le Karma ne signifie pas que vous méritez ce qui vous est arrivé.
Cela signifie que quelque chose dans le champ demande à être vu, déplacé ou dissous.
Cela peut ne pas provenir de cette vie.
Cela peut ne même pas être le vôtre.
Mais c'est là. Et comment vous y répondez maintenant—c'est là que commence la liberté.
Dans cet espace, je n'offre pas de réponses.
Seulement une manière de voir.
- Le Karma est la trace.
- Le Dharma est le chemin.
- Le traumatisme est l'interruption.
- Et la guérison est le lent retour au rythme.
Que ces mots puissent vous accompagner là où le rythme appelle à être restauré.
Merci de votre présence ici.